Le « Dolmen de la Pierre de la Fée », un monument mégalithique mystérieux au cœur du Var 

Le « Dolmen de la Pierre de la Fée », un monument mégalithique mystérieux au cœur du Var 

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Au cœur du Var, sur les terres de Draguignan, se dresse une structure de pierre qui défie les classifications habituelles. Le dolmen de la Pierre de la Fée, ou « Peiro de la Fado » en provençal, intrigue autant les historiens que les promeneurs. Loin d’être un vestige millénaire de la préhistoire, ce monument mégalithique cache une histoire bien plus récente et singulière, qui brouille les pistes et alimente les légendes locales. Son apparence archaïque contraste avec une datation qui le place à une époque où de telles constructions avaient depuis longtemps été abandonnées, faisant de lui une véritable anomalie historique et un sujet d’étude fascinant.

Découverte du dolmen de la Pierre de la Fée : histoire et légendes

Niché dans le paysage varois, ce monument ne passe pas inaperçu. Sa découverte et l’étude de son passé révèlent une chronologie surprenante qui le distingue de tous les autres dolmens de la région. Son nom même, empreint de folklore, témoigne de l’aura de mystère qui l’a toujours entouré.

Une datation qui déroute les historiens

Contrairement à ce que son apparence suggère, la Pierre de la Fée n’est pas un héritage du néolithique. Les analyses scientifiques et les recherches historiques ont abouti à une conclusion inattendue : le monument a été érigé au XVIIe siècle. Cette datation tardive est exceptionnelle pour une structure de type mégalithique en Europe. Alors que les véritables dolmens sont des sépultures collectives datant de plusieurs milliers d’années, celui de Draguignan serait une sorte de réinterprétation ou de construction commémorative dont la fonction exacte reste un sujet de débat. Pourquoi construire un « faux » dolmen en pleine période moderne ? La question demeure ouverte et constitue l’énigme principale de ce site.

Les légendes de la « Peiro de la Fado »

Le nom du dolmen, « la Pierre de la Fée », est directement issu des croyances populaires. La tradition orale a transmis plusieurs récits pour expliquer l’origine de cette imposante structure. Ces légendes, bien que dénuées de fondement historique, participent pleinement à l’identité du lieu. Parmi les plus connues, on retrouve :

  • Une fée bâtisseuse qui aurait transporté et assemblé ces énormes pierres en une seule nuit, utilisant sa force magique.
  • Un lieu de rassemblement pour les créatures féeriques de la région, qui y tenaient leurs assemblées secrètes à l’abri des regards humains.
  • Une porte vers un autre monde, un passage que seules les fées pouvaient emprunter lors de nuits spéciales.

Ces récits folkloriques, transmis de génération en génération, montrent à quel point le monument a marqué l’imaginaire collectif local, bien avant que la science ne s’intéresse à son cas.

L’histoire et les mythes s’entremêlent donc pour forger l’identité de ce lieu, mais c’est bien son architecture physique qui frappe le visiteur en premier lieu.

Architecture et caractéristiques du monument mégalithique

La Pierre de la Fée impressionne par ses dimensions et sa construction qui imite, avec une certaine application, les techniques des bâtisseurs préhistoriques. Son agencement et les matériaux utilisés témoignent d’un savoir-faire certain, même s’il est anachronique.

Une structure imposante

Le dolmen est de type simple, composé de plusieurs pierres massives. Il est formé de deux grands piliers verticaux (les orthostates) qui soutiennent une énorme dalle de couverture horizontale. L’ensemble délimite une chambre funéraire rudimentaire, bien que son utilisation comme sépulture au XVIIe siècle ne soit pas avérée. Les pierres, d’origine locale, ont été choisies pour leur taille et leur résistance. Le monument se dresse fièrement à ses coordonnées géographiques précises : 43° 32′ 41″ nord et 6° 27′ 11″ est.

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Dimensions et spécificités techniques

Les mensurations de la Pierre de la Fée sont notables et expliquent en partie la fascination qu’elle exerce. L’effort nécessaire pour déplacer et assembler de tels blocs de pierre au XVIIe siècle, sans les moyens modernes, a de quoi surprendre.

Élément Caractéristique
Dalle de couverture Dimensions approximatives : 4,80 m de long, 3,60 m de large
Poids estimé de la dalle Environ 20 tonnes
Hauteur sous la dalle Environ 2 mètres
Matériau Calcaire local

Cette architecture, bien que simple en apparence, soulève des questions sur les motivations et les méthodes de ses constructeurs du grand siècle. Elle est à la fois un hommage et une énigme.

Cette imitation d’un style préhistorique prend tout son sens lorsqu’on la replace dans le riche paysage archéologique de la région.

Le dolmen dans le contexte des sites néolithiques de Provence

La Provence, et le Var en particulier, est une terre riche en vestiges mégalithiques authentiques. La présence de la Pierre de la Fée, avec sa datation moderne, crée un contraste saisissant et invite à une réflexion sur la perception des temps anciens à l’époque moderne.

Une imitation au milieu d’authentiques dolmens

La région de Draguignan compte de nombreux dolmens et menhirs datant du néolithique final et de l’âge du bronze. Ces monuments, comme les dolmens de la Verrerie-Vieille ou celui de la Siouvette, sont les témoins silencieux de sociétés préhistoriques et de leurs rites funéraires. La Pierre de la Fée se distingue radicalement de ces derniers. Alors que les dolmens anciens sont le fruit d’une culture et d’une nécessité spirituelle précises, celui de Draguignan apparaît comme une construction volontairement archaïsante. Il ne s’inscrit dans aucune tradition funéraire de son époque, le XVIIe siècle, où les pratiques d’inhumation étaient tout autres.

Pourquoi construire un dolmen au XVIIe siècle ?

Plusieurs hypothèses tentent d’expliquer cet acte architectural singulier. L’absence de documents d’époque laisse le champ libre aux interprétations. On peut envisager :

  • Un acte de commémoration : La construction pourrait être liée à un événement local ou à la volonté d’un seigneur de marquer son territoire avec un monument spectaculaire.
  • Un intérêt pour l’Antiquité : Le XVIIe siècle est aussi une période où l’on redécouvre l’histoire et les « antiquités ». Le dolmen pourrait être le fruit d’un érudit local fasciné par les vestiges païens.
  • Une survivance de cultes anciens : Une théorie plus audacieuse suggère la persistance de croyances ou de rituels préchrétiens, poussant une communauté à ériger un monument inspiré des temps anciens.

Cette singularité fait de la Pierre de la Fée un objet d’étude précieux pour comprendre le rapport qu’une société moderne pouvait entretenir avec un passé lointain et idéalisé.

Cette incertitude quant à ses origines et sa fonction ne fait qu’épaissir le voile de mystère qui l’entoure.

Les mystères et croyances entourant la Pierre de la Fée

Au-delà de l’énigme historique de sa construction, le dolmen est un catalyseur de croyances et de récits qui transcendent les époques. Entre folklore tenace et interrogations scientifiques, le monument conserve une part d’insaisissable.

Le folklore des fées et des forces telluriques

La figure de la fée, omniprésente dans le nom du site, est centrale. Cette association n’est pas anodine. Les lieux mégalithiques ont souvent été réinterprétés par le christianisme ou le folklore comme des œuvres surnaturelles, diaboliques ou féeriques. Pour la Pierre de la Fée, l’imaginaire populaire a retenu la seconde option. Certains adeptes de radiesthésie ou de spiritualités alternatives y voient également un lieu chargé d’énergies particulières, un point de convergence de forces telluriques, renforçant son aura mystique.

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Les énigmes non résolues pour la science

Pour les archéologues et les historiens, le mystère est d’une autre nature. La question centrale reste : pourquoi ? Qui a commandité ce chantier ? Avec quels moyens techniques ? Dans quel but précis ? L’absence de textes ou de fouilles concluantes laisse ces questions sans réponse définitive. Le dolmen de Draguignan est un hapax architectural, un cas unique qui défie les catégories établies. Il nous rappelle que l’histoire n’est pas toujours linéaire et que des résurgences culturelles ou des initiatives individuelles peuvent produire des objets historiques totalement inattendus.

Malgré ces mystères, ou peut-être grâce à eux, le site attire aujourd’hui de nombreux curieux.

Visiter le dolmen de la Pierre de la Fée : conseils et informations pratiques

Découvrir ce monument insolite est une expérience accessible à tous les amateurs d’histoire, de nature et de légendes. Quelques informations sont utiles pour préparer sa visite et en profiter dans les meilleures conditions.

Accès et localisation

Le dolmen est situé sur la commune de Draguignan et est généralement bien indiqué. L’accès se fait souvent par un court sentier de marche, ce qui permet de s’immerger dans le paysage provençal avant d’atteindre le site. Il est conseillé de se munir de bonnes chaussures et de vérifier l’itinéraire au préalable. La visite est libre et gratuite, offrant une belle opportunité de sortie culturelle en plein air.

Recommandations pour une visite respectueuse

Comme tout site patrimonial, la Pierre de la Fée est un lieu fragile qui mérite le plus grand respect. Pour préserver son intégrité pour les générations futures, il est essentiel de suivre quelques règles de bon sens :

  • Ne pas grimper sur le monument.
  • Ne laisser aucun déchet sur place.
  • Ne pas déplacer de pierres ni dégrader le site.
  • Respecter la quiétude des lieux et la propriété privée environnante.

Une visite responsable garantit la pérennité de ce témoin unique de l’histoire locale.

Cette responsabilité collective est d’autant plus importante que le dolmen joue un rôle majeur dans l’héritage culturel de sa région.

Le rôle du dolmen dans le patrimoine culturel de Draguignan et du Var

Plus qu’une simple curiosité de pierre, la Pierre de la Fée est devenue un emblème du patrimoine dracénois. Il symbolise la richesse et la complexité de l’histoire locale, bien au-delà des cadres chronologiques traditionnels.

Un marqueur de l’identité locale

Pour les habitants de Draguignan et du Var, le dolmen est un point de repère familier, un sujet de fierté locale. Il est souvent mis en avant dans les parcours touristiques et culturels, illustrant la capacité de la région à offrir des sites d’intérêt variés, des plages de la Méditerranée aux mystères de l’arrière-pays. Sa singularité en fait un atout touristique indéniable, attirant un public en quête d’authenticité et d’histoires insolites.

Un objet d’étude pour l’avenir

Le dolmen de la Pierre de la Fée n’a pas encore livré tous ses secrets. Il continue de susciter l’intérêt des chercheurs et pourrait faire l’objet de nouvelles études à l’avenir. Avec les avancées technologiques, de nouvelles analyses pourraient peut-être un jour éclaircir les zones d’ombre qui entourent sa construction. Le site est un formidable cas d’étude sur la notion de patrimoine, sur la construction de la mémoire et sur la fascination durable pour les formes mégalithiques. À l’horizon 2025, il pourrait être réévalué comme un site majeur pour comprendre la continuité et les ruptures culturelles dans cette partie de la France.

La Pierre de la Fée est bien plus qu’un assemblage de pierres. C’est un monument qui interroge notre rapport au temps, à l’histoire et aux légendes. Sa datation exceptionnelle au XVIIe siècle, en plein cœur d’une Provence riche en authentiques vestiges préhistoriques, en fait une énigme fascinante. Entre mythe folklorique et anomalie historique, ce dolmen unique constitue un élément incontournable du patrimoine de Draguignan, un lieu où le passé se révèle sous un jour inattendu et stimulant pour l’imagination.

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